Gustav Sievers (Collection Prinzhorn)

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GUSTAV SIEVERS (Collection Prinzhorn)

 

Artiste de la Collection Prinzhorn, présenté au MAHHSA lors de l’exposition Follement drôle – Wahnsinnig komisch du 30 octobre 2020 au 31 mars 2021.

(Almstedt, 1865 – Centre d’extermination nazi de Hadamar, 1941)

Né en 1865 à Almstedt, Gustav Johann Wilhelm Sievers est un artiste prolixe de la Collection Prinzhorn qui conserve une quarantaine de ses œuvres, dont vingt-quatre histoires imagées. Ces productions sont essentiellement réalisées entre 1903 et 1919.

Tisserand de profession, il vit plusieurs années en Amérique avant de revenir en Allemagne où il connaît des déconvenues personnelles. Arrêté en 1900 pour mendicité et outrage à fonctionnaire, il est interné une première fois. Gustav Sievers est alors envoyé à l’asile de Göttingen dont il relate son hospitalisation dans une de ses histoires imagées présentée ci-contre.

Inspirée des récits illustrés populaires de Munich et de Neuruppin, l’artiste y décrit les circonstances de son arrivée au « Centre de détention pour malades mentaux asociaux » et intitule son œuvre En Ort Schulze (Un endroit de Schulze). Ernst Schultze était le directeur du centre fermé de Göttingen dont Sievers dénonce les méthodes avec humour.

L’artiste se représente d’abord en tant que vagabond, arrêté par un agent de police qui l’amène à Schulze. Ce dernier le conduit alors à l’asile, avant de lui imposer une toilette forcée décrite ainsi par Sievers : « Il est rapidement déshabillé et plonge par un vol plané dans le bain chaud et agréable à la façon de Schulze ». L’ironie du texte légende ainsi l’image où l’artiste est plongé brutalement, par un coup de pied, dans une énorme baignoire. Le bain prolongé était considéré comme un traitement humain par le directeur auquel Sievers fait dire dès le lendemain : « vous avez pris un bon bain, vous avez déjà pris du poids ». De la même façon, il dénonce dans les vignettes suivantes l’alitement forcé « dans le nouveau lit à baldaquin de Schulze ».

La fin de l’histoire imagée de Sievers illustre ce qu’il aurait aimé être la conclusion de son hospitalisation à Göttingen : il était convaincu d’être interné par erreur à la place d’un meurtrier et demanda régulièrement sa libération en envoyant de nombreuses lettres. Dans son récit, il prédit la reconnaissance de son internement erroné, et le retour à sa vie de vagabond. Malheureusement, sa fin fut bien différente : le 16 juin 1941, à l’âge de 76 ans, il est assassiné au centre d’euthanasie de Hadamar.

Gustav Johann Wilhelm Sievers
En Ort Schulze
1912-1915
Crayon, aquarelle, plume sur papier
28 x 36,4 cm
Sammlung Prinzhorn
Inv. 5
©Sammlung Prinzhorn, Universitätsklinikum Heidelberg

Retrouvez plus d’informations sur la Collection Prinzhorn sur leur site web.

 

Pour connaître plus en détails le parcours de Gustav Sievers et des artistes de la Collection Prinzhorn exposés dans Follement drôle – Wahnsinnig komisch, découvrez le catalogue de l’exposition disponible à la librairie du MAHHSA.