Auguste Millet

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Auguste Millet

1905 – ?

Auguste Millet est né dans la région lyonnaise en 1905 où il fut, par la suite, employé de soierie. Il est interné en 1927 à l’asile du Vinatier, à Bron, dans la région lyonnaise.

La Collection Sainte-Anne compte aujourd’hui dix-neuf productions d’Auguste Millet. Ce sont des fragments de travaux réalisés à l’asile du Vinatier entre 1927 et 1929.  Elles ont été données par le Docteur Roger Charpentier de Lyon au Docteur Robert Volmat, en 1950, à l’issue de la première Exposition internationale d’art psychopathologique qui s’est tenue à Paris à l’occasion du Premier Congrès mondial de psychiatrie. Cependant, les numérotations indiquées par l’artiste lui-même sur ses œuvres laissent penser que sa production fut nettement plus importante.

Ses réalisations évoquent tout un univers verbal et pictural fascinant. Ce sont des aquarelles au charme désuet, des scènes tragi-comiques issues de quelques historiettes, des paysages inquiétants aux tons sourds avec des coloris plus soutenus. On trouve dans ces productions aussi bien des œuvres picturales de facture classique, voire naïve, que des textes littéraires d’une grande richesse et d’une inventivité étonnante. Millet appelait ces derniers sa « rhétorique ».

Ses créations littéraires sont inspirées, selon son médecin de l’époque, des dictionnaires et des livres de classes qu’il aimait recopier. Auguste Millet y ajoute souvent des remarques drôles ou provocantes qui reflètent tout son talent humoristique. Ces productions impertinentes rappellent un certain esprit surréaliste et Dada.

Dans ses œuvres picturales, Millet s’adresse souvent à des personnages : « Mlle Maximovitch, Mme Collet, Mr Charpentier » qui étaient en fait ses principaux interlocuteurs à l’hôpital du Vinatier. De la même façon, ses textes mettent en scène des personnages récurrents, comme « Minus », un chat dont le lecteur peut suivre l’épopée à travers plusieurs épisodes.

Auguste Millet créé donc un univers multiple et fascinant, tant plastique que littéraire, témoignant ainsi d’une imagination particulièrement riche et créatrice.

 

Ses œuvres ont notamment été exposées lors de :

  • Exposition Internationale d’art psychopathologique, Centre hospitalier Sainte-Anne, Paris, du 29 septembre au 22 octobre 1950.
  • De Sainte-Anne et d’ailleurs : Collection ancienne du Centre d’Etude de l’Expression, Université René Descartes – Paris V, Galerie Saint-Germain, Paris, du 27 juin au 11 juillet 2000.
  • La clé des champs, Galerie Nationale du Jeu de Paume, Paris, du 9 juillet au 28 septembre 2003.
  • Architecture dans la peinture, Centre hospitalier Sainte-Anne, Musée Singer-Polignac, Paris, du 17 septembre au 16 octobre 2005
  • La couleur des mots, Centre hospitalier Sainte-Anne, Musée Singer-Polignac, Paris, du 15 septembre au 20 octobre 2007
  • Une histoire en plus, Centre hospitalier Sainte-Anne, Musée Singer-Polignac, Paris, du 18 septembre au 21 novembre 2010
  • Du visible à l’illisible, Centre hospitalier Sainte-Anne, Musée Singer-Polignac, Paris, du 14 septembre au 27 novembre 2013
  • Les Bêtes, Centre hospitalier Sainte-Anne, Musée Singer-Polignac, Paris, du 20 septembre au 30 novembre 2014
  • Acte II – Il était une fois, Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne, Paris, du 15 septembre au 26 novembre 2017
  • Follement drôle / Wahnsinnig komisch, Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne en co-commissariat avec la Sammlung Prinzhorn à Heidelberg (Allemagne), Paris, du 30 octobre 2020 au 31 mars 2021

MILLET Auguste
Ici Fox! Quand le watmann surgira, il te passera son véhicule sur le corps
21 janvier 1928
Encre noire, mine graphique et aquarelle sur papier
26,5 x 20,8 cm
MAHHSA, Inv. 0010
© CEE-MAHHSA Dominique Baliko

MILLET Auguste
Colonne évanescente avec Pilastre
20 novembre 1927
Encre noire et crayon de couleur sur papier quadrillé
22,3 x 17 cm
MAHHSA, Inv. 0013
© CEE-MAHHSA Dominique Baliko

Pauci quo aequus amavit Jupiter

Les rares humains qu’a aimés l’équitable Jupiter

Le maître des Dieux, dans sa sélection,
Exaucera-t-il mon plus cher désir ?
Mon texte ne tolère pas l’émendation
Lorsque, près d’Elle, je veux gésir.
La pectine d’Eve, si langoureuse,
Ne m’est encore enclitique sereine.
Ecartant la manœuvre astucieuse
Je subis le rigorisme de ma Reine.
Mon appétition à la rendre quiète
Fait de moi un Vincent de Mireille.
Je voudrais lui pondre asynartète
Embaumé d’efflorescence vermeille.
Monder je ne sais plus quelle chose !
Voguer de Charybde en Scylla ;
S’endéver d’angoissante métempsycose !
Est-ce le sort que Zeus m’instilla ?
Où puiser d’irradiantes épures
Calmissant son engouement ornemental ?
Les adorations des gens de vétures
Peuvent-elles surgir en paradoxal ?

Anges du Paradis couvrez-la de votre aile,
Dans les airs étendez votre manteau sur elle ;
Et toi brûlant hélios, sans cesse,
Fais grâce à l’Internesse ! etc…

—  Auguste Millet

Auguste Millet Inv. 0017 (1)

MILLET Auguste
« Pauci quos aequus amavit Jupiter »
16 juin 1928
Encre sur papier
22,5 x 17 cm
MAHHSA, Inv. 0017
© CEE-MAHHSA

[feuillets 1 (g.) et 2 (dr.)]

Auguste Millet Inv. 0017 (2)

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